La Royale

20171228_120738.jpgCela faisait un moment que je ne n’avais plus fait la Royale, cette longue piste de ski de fond qui passe par les domaines skiables des trois portes de « l’espace nordique du haut Vercors », à savoir Villard-de-Lans, Corrençon et Herbouilly. Ce tracé évolue dans des paysages sauvages et préservés. Son nom vient de ce que la piste suit le marquage à fleur de lys gravée dans les rochers et correspondant à la délimitation du territoire du comte de Sassenage et des archevêchés de Die, toujours utilisé pour délimiter Drôme et Isère.

Dans la cuvette grenobloise, il a plu une grande partie de la veille et de la nuit, et il y a même un peu de neige qui recouvre les bords de la cuvette ce matin, les montagnes étant bien blanches quant à elles. De nombreux touristes ont décidé de se lever pour aller skier, et la route du Furon est encombrée de véhicules qui peinent à monter sur les routes pourtant dégagées bien grossièrement. Je prends mon mal en patience, j’ai toute la journée.

Parvenu à Villard, je réalise, en voyant monter des voitures vers Bois-Barbu, qu’il y a la première étape du Vercors Nordique Tour. Le parking est déjà bien rempli, mais il n’y a que des compétiteurs, augurant de pistes tranquilles. Je croise de nombreux champions jeunes et moins jeunes, et dépasse la zone de compétition, le champ des Polonais, et d’échauffement pour filer vers le village martyr de Valchevrière. La neige est fraîche et tombée en quantité et les pistes sont donc damées de frais et je m’enfonce à chaque poussée : la sortie va être dure !

La montée à Chalimont est difficile, j’essaie de trouver l’endroit de la piste où la neige s’enfonce le moins pour me reposer en recherchant un peu de glisse. Au sommet du col, je bascule vers Herbouilly, mais même en légère descente je suis obligé de rester en pas de montée, le pas de un étant trop fatigant du fait de l’absence de glisse…

Je m’écarte légèrement du tracé de la Royale en restant sur la piste en balcon. Peu après la frontière avec la Drôme, je marque une pause en admirant la plaine d’Herbouilly dans la grisaille de ce matin d’hiver neigeux.

Je reprends ma progression en descendant (en poussant !) vers la porte d’Herbouilly. Je ne croiserai que 3 ou 4 skieurs au maximum. Je dépasse le centre nordique puis le refuge d’Herbouilly et poursuis vers le carrefour de la Royale. J’entre désormais dans la partie la plus sauvage du tracé : la piste chemine dans une alternance de prairies sauvages et forêts en bordure de la réserve naturelle du Vercors.

20171228_112407.jpgJe m’arrête un court instant avant de dévaler vers la prairie de la Coinchette pour observer les sommets des hauts plateaux, largement dans les nuages gris. La neige s’est bien accumulée et les reliefs s’en trouvent adoucis. Il me faut maintenant grimper la Coinchette, dur raidard qui n’en finit pas. Je laisse la piste du Pas de la Sambue à gauche et complète l’ascension, puis descends vers les Auberges.

La Fleur du Roy, allusion à la fleur de lys royale que l’on rencontre ici, est l’occasion de prendre la belle descente vers Corrençon. J’arrive en même temps qu’une éclaircie sur le site du stade de Biathlon, désert ; les frères Fourcade ont certainement fini leur entraînement depuis longtemps. Je découvre les pistes de ski-roues, recouvertes de neige, pour la première fois.

Je repars du centre nordique de Corrençon toujours sur le tracé de la Royale, et grimpe encore vers Bois Barbu, bien entamé par la distance et surtout la glisse limitée par la fraîcheur de la neige, mais quel plaisir d’évoluer dans ces paysages enneigés ! Plus loin, c’est le carrefour de la Glacière, et Charbonnière,puis je reconnais le sapin Béllier, ou plutôt le départ du court sentier qui mène.

Non damée, je délaisse soulagé (car fatigué) la piste noire des toboggans, renommée Robin Duvillard, en l’honneur du fondeur de Villard-de-Lans médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Sotchi, et que je croiserai au parking quelques minutes plus tard. C’est maintenant la belle descente de Galmiche qui va me ramener fourbu à Bois Barbu, au milieu des athlètes qui plient leurs affaires pour déménager à Autrans, 2ème étape du Tour du Vercors.

Une très belle et très longue sortie compte tenu de l’enneigement frais, à refaire lorsque la piste sera durcie par les dégels et regels pour plus de glisse !

Les photos sont ici.

Distance = 28,64 km
Durée = 3h05′
Vitesse moyenne = 12,0 km/h
Gain d’altitude = 555 m

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