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Randonnée de la Liore

L’Abbaye de Léoncel sous les nuages

Revoilà la randonnée de la Liore organisée par le club de Barbières, village au pied des Monts du Matin, nom des falaises sud-occidentales du Vercors par les Valentinois. Je l’avais réalisé en 2019 et m’étais également inspiré de ses parcours pour découvrir notamment les cols de Tourniol et des Limouches.

Je pars tôt pour ne pas risquer d’avoir trop chaud ou de rencontrer des orages. Mais il a plu cette nuit, et pleut encore faiblement sur la route entre Saint-Egrève et le départ. A Barbières, un ciel tourmenté m’accueille, mais pas de pluie. Les routes sont sèches. Je m’inscris au grand parcours ; comme la fois précédente, il emmène jusqu’à Beaufort-sur-Gervanne à l’extrême sud du Vercors avant de remonter plein nord jusqu’en Royans. Au menu, pas moins de six cols !

Je m’élance seul et file rapidement, poussé par un vent dans le dos, vers Peyrus et Châteaudouble, ce qui me laisse apercevoir la vallée du Rhône et par-delà le massif de l’Ardèche. Je parviens à Combovin, qui annonce le début de la belle et longue ascension vers le col Jérôme Cavalli. Derrière, un replat et une descente vers Gigors-et-Lozeron, toujours poussé par le vent, et sous ce ciel chaotique.

Le massif de Saoû est face à moi, mais les Trois-Becs ont leur sommet dans les nuages. Je me dirige vers Beaufort-sur-Gervanne puis Plan-de-Baix, et la route remonte de nouveau pour rejoindre le village où nous attend le premier ravitaillement. Mais avant de sortir du ravin emprunté par la route pour se hisser sur le plateau, j’avise un chamois qui passe sur une vire sous une cascade à sec. Le ravitaillement, aimablement tenu par des membres du club de Barbières, fait son œuvre mais il est temps de repartir à l’assaut du col de Bacchus.

Il se situe à 5 kilomètres du village, peu sous les 1000 mètres d’altitude, plein nord, donc face au vent ce coup-ci. Derrière, une petite descente suivie d’une remontée vers le Chaffal et la Vacherie, peu après la jonction de la route du col des Limouches. Je suis de loin un cyclo qui m’a doublé au ravitaillement en étant plus frugal. Le ciel nuageux, véritable plafond gris, se positionne juste au-dessus de nos têtes, mais laisse voir la belle abbaye cistercienne de Léoncel.

Nous attaquons la montée vers le col de la Bataille, ce qui nous oblige à pénétrer l’épaisse couche nuageuse : la route est désormais trempée, l’air saturé d’humidité, et le brouillard épais. Je grimpe avec énergie et fini par recoller à mon échappé. Nous passons le tunnel précédent le col de la Bataille, qui, bien que l’un des plus beaux du Vercors, n’offre aucune vue dans ce brouillard. Mon équipier d’un moment s’arrête pour revêtir son vêtement de pluie, je préfère poursuivre.

La descente est dangereuse, du fait d’une visibilité réduite et de la présence de pierres sur la route. Je me laisse descendre prudemment jusqu’à l’entrée du plateau d’Ambel, où la route remonte après une épingle à gauche. Je profite de l’effort pour me réchauffer, la température est descendue à 12° et je suis trempé par l’humidité ambiante…

la traversée du tunnel du col de la Bataille dans le brouillard

La portion suivante jusqu’au col de la Portette me paraît longue dans le brouillard. La descente vers Lente permet heureusement de repasser sous les nuages et retrouver une visibilité et une ambiance meilleures. Je file vers le col de la Machine, mais à ma surprise le circuit fait prendre le col de l’Echarasson que je n’avais jamais emprunté car lui préférant systématiquement le col de la Machine et la route vertigineuse de Combe Laval. Je ne boude pas mon plaisir, c’est le jour parfait pour découvrir ce col encore inconnu.

Il se caractérise par un cheminement uniquement en forêt, juste sous les nuages, avant une redescente rapide vers la route du col de Gaudissart et son beau point de vue sur le Royans. La descente, rapide, se poursuit jusqu’à Saint-Jean-en-Royans. Je poursuis vers Oriol-en-Royans pour m’arrêter au deuxième ravitaillement, bienvenu compte tenu du kilométrage déjà totalisé. Je repars sur un rythme tranquille sachant ce qui m’attend encore derrière : la longue remontée vers Léoncel suivie de l’ascension du col de Tourniol.

Je redouble mon échappé qui semble plus éreinté que moi. Plus loin, à la jonction de la petite route du col de Bioux, je reconnais des copains du club qui sont partis plus tard sur un circuit plus court. Le moment de surprise vite passé, nous repartons de concert pour cette fin de randonnée. Léoncel me paraît rapidement atteint après s’être échangés les derniers potins de la période estivale. Reste le col de Tourniol, que je grimperai calmement au rythme des copains.

Ne reste que la longue et belle descente vers Barbières, avant la collation à base de ravioles et de gaufrettes faites maison pour conclure cette belle randonnée dans le sud Vercors.

Les photos sont ici.

Distance = 129,1 km
Durée = 6h30'
Vitesse moyenne = 21,8 km/h
Ascension totale = 2.979 m