Voici la 45ème édition de la Traversée du Vercors ! Sommet de la saison avec la Foulée Blanche. La grande question jusqu’à ce jour portait sur l’enneigement. L’organisation a toutefois communiqué le maintien en dépit de passages présentant un manque d’enneigement. Nous nous sommes consultés avec mon partenaire pour décider du choix des skis : ce seront les vieux skis-cailloux.
Pour me donner toutes les chances, je n’ai pas sorti les skis la veille, et ce dimanche matin, je me lève aux aurores plein d’excitation. Petit déjeuner consistant, thermos de thé et gâteau énergétique dans le sac, je file au pied du Vercors rejoindre mon partenaire. Nous grimpons ensemble, avec deux autres skieurs qui eux feront la traversée en mode rando. Rendus aux Geymonds nous prenons sans attendre une navette qui nous mène tranquillement au col de Rousset. Déjà ce voyage nous met dans l’ambiance, les paysages sauvages du Vercors se dévoilent à la mesure de l’apparition du jour !
Nous sortons du bus, et le froid vif matinal nous saisit. Nous récupérons nos affaires, nous installons dans un coin, puis nous partons trottiner car il reste du temps avant le départ à 8h30. Une fois réchauffés, nous enfilons nos chaussures et fixons nos skis pour un échauffement sur les pistes, avant de nous mettre en tenue avec le dossard, et de boucler les sacs-vestiaires que nous abandonnons au camion.
Nous passons la ligne d’enregistrement et allons nous aligner au milieu du peloton de plus de 300 coureurs en binômes, les randonneurs suivront derrière. A l’heure dite, nous nous élançons, toujours pleine pente, le cœur bondit, le corps doit vite transiter du repos échauffé à la course ! Je suis vigilant, j’essaie de choisir la file qui permet d’avancer sans bloquer les autres pour ne pas me faire marcher dessus. Nous passons de l’ombre au soleil. La pente ne faiblit pas, l’effort est rude.
Nous finissons par rejoindre la piste de largeur standard, donc une file avec un peu d’espace pour doubler, mais sans garantie. Chacun a pratiquement son rang désormais. Nous cheminons sur la montagne de Beurre, presque à plat. A l’horizon, l’immense étendue des Hauts-Plateaux du Vercors nous attend ! Encore un peu plus loin, la première difficulté, tant redoutée : le Pas des Econdus.
Je le passe presque, sauf que je ne parviens pas à contrer la centrifugation causée par la vitesse élevée en bas, du fait des carres usés de mes skis : un dérapage incontrôlé et une chute sans gravité (moins qu’à la Royale) me retardent un peu. Je repars et retrouve mon partenaire. Nous poursuivons en bordure du plateau de Varême, le long de la Combe Male ou pas bien loin. Nous profitons de ce tracé globalement descendant pour admirer le Grand Veymont.
Nous arrivons bientôt à la maison forestière de Pré Grandu, premier ravitaillement, que nous passons. Nous empruntons la route de Charbonnières, qui nous fait remonter sur presque 200 mètres sur le plateau, puis dévalons de nouveau pour passer devant Pré Rateau, mais à ma surprise le ravitaillement que j’attendais n’existe pas cette année ! Tant pis, nous poursuivons, j’ai ma gourde d’un litre. Nous sommes désormais sur la route des Bachassons, et j’apprends à négocier les descentes pour ne plus tomber.
Nous arrivons ensuite au col de la Berche, point bas de la traversée avant la dernière descente vers l’arrivée, pour prendre la route forestière des Drayons. Nous franchissons le pas des Bouches et grimpons vers la baraque forestière de Pré Vallet où nous attend encore un ravitaillement. Plus loin c’est le col de la Sarna que nous montons en partie à pied, l’organisation nous avait prévenus, en dépit des efforts des bénévoles pour enneiger cette portion, la douceur a eu raison de cette exposition plein sud.
Nous descendons le col et rejoignons le passage entre carrefour de la Royale et Coinchette, pour filer vers Herbouilly par les montagnes russes, avant un dernier ravitaillement bienvenu. Nous traversons ensuite la plaine d’Herbouilly et remontons longuement le col de Chalimont. L’enneigement étant insuffisant pour rentrer par la Sambue comme par Valchevrière, il ne restait à l’organisation que le choix de grimper par Château-Julien !
L’effort est trop important pour moi, j’adopte un rythme tranquille pour assurer la longue montée. Sur le plateau je sais qu’il ne reste plus que de la descente, rapide notamment jusqu’à Malaterre et Bois Barbu. Mais descendre rapidement en ski de fond quand on n’est pas un champion et qu’on est fatigué n’est pas une mince affaire, il faut éviter les crispations pour ne pas chuter et surtout ne pas attraper de crampes !
Nous finissons avec mon partenaire en rythme, et avec le plaisir de cette portion agréable bien glissante encore malgré la douceur ! Quelle belle traversée encore !
Les photos sont ici (Note : sans mention de l’auteur, il s’agit de photos de Focus Outdoor ou Photo’Niz, ou encore de l’association Transvercors disponibles sur le site de la Transvercors).
Distance = 49,4 km Durée = 3h25' Vitesse moyenne = 15,3 km/h Ascension totale = 1.232 m